Le devoir du poème : prosopopée de l’homme debout dans le silence Auschwitz été publié par les éditions Ombres en 1998. Il reproduit une conférence prononcée à la librairie Ombres Blanches, le 7 novembre 1997. 48 pages. Cette discussion avec Adorno sur la légitimité de la littérature au lendemain de la Shoah comporte 7 parties : 1) Le silence Auschwitz ; 2) La question du Sphinx ; 3) La voix, la cendre ; 4) Paul Celan l’insomnie ; 5) Le deuil de l’innommable ; 6) Prosopopée de l’homme debout ; 7) La voix, le troisième temple. 

 

 

Auschwitz est une borne dans l’histoire humaine. Et quand Beckett disait : « C’est fini, ça va finir », il ne supposait pas la fin d’une parenthèse. Car nous sommes surplombés, désormais, non seulement par l’énigme que cela ait eu lieu (comment cela a-t-il été possible ?), mais par la conviction qu’une maladie mortelle frappe vainqueurs et vaincus : une maladie mortelle du temps, plutôt où « seulement le sans-avenir semble avoir de l’avenir ». De sorte que le SS montrant à ses futures victimes la fumée grasse des crématoires désigne autant l’indifférence de la vie de chacune que celle où va l’histoire.

Il n’y a plus à s’étonner, au seuil du no man’s land. Le négatif est devenu un absolu.

Extrait de la première section et quatrième de couverture.

 
 
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